La cataracte se traduit par l’opacification progressive de tout ou partie du cristallin. Cette opacification s’accompagne d’une baisse de l’acuité visuelle qui peut aller jusqu’à la cécité. De nombreux mécanismes participent à la constitution de la cataracte et les phénomes d’oxydation y figurent en bonne place. Il est donc normal de se poser la question de l’intérêt d’un apport en vitamines et nutriments antioxydants. Plusieurs études ont donc suggéré que la consommation de vitamines et de caroténoïdes pourrait être associée à une réduction du risque de cataracte.

Par ailleurs, la lutéine et la zéaxanthine, deux caroténoïdes, la vitamine A et la vitamine E sont présentes dans le cristallin. La vitamine C est, elle, présente dans l’humeur aqueuse de l’œil à une concentration 30 à 50 fois plus élevée que dans la circulation sanguine.

Des chercheurs ont effectué la méta-analyse de 8 essais randomisés contrôlés et de 12 études de cohortes qui ont évalué la consommation de vitamines et de caroténoïdes et le risque de cataracte.

L’analyse des données montre que la plupart des vitamines et des caroténoïdes étaient associés à une diminution du risque de cataracte. Dans les études de cohorte, pour la vitamine A, le risque relatif était de 0,81, pour la vitamine C de 0,8, pour la vitamine E de 0,9, pour le bêta-carotène de 0,9 pour la lutéine ou la zéaxanthine de 0,81. Par contre, dans les essais randomisés contrôlés, par rapport au placebo, la vitamine E ou le bêta-carotène ne réduisaient pas le risque de cataracte. Dans les études de cohorte, le risque de cataracte était significativement abaissé de 26 % pour chaque 10 mg de lutéine ou de zéaxanthine consommés en plus par jour, de 18 % pour chaque 500 mg de vitamine C supplémentaires par jour, de 8 % pour chaque 5 mg de bêta-carotène quotidiens et de 6 % pour 5 mg de vitamine A supplémentaires par jour.

Les chercheurs concluent qu’une consommation plus élevée de certaines vitamines et caroténoïdes est associée dans les études de cohorte à une diminution significative du risque de cataracte. Les résultats issus des études randomisées contrôlées sont cependant moins nets. Mais, pour eux, il ne faut pas oublier que si l’on pouvait retarder l’apparition de la cataracte de dix ans, cela diviserait par deux le nombre de personnes ayant besoin d’une opération.

Jiang H et al., Dietary vitamin and carotenoid intake and risk of age-related cataract. 2019 January ; 109(1) : 43-54.

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