La consommation de sélénium semble inversement associée à l’hypothyroïdie subclinique : L’hypothyroïdie subclinique se caractérise par une TSH, l’hormone stimulant la thyroïde, légèrement supérieure à la normale, des taux normaux d’hormones thyroïdiennes T4 et par l’absence des signes cliniques (visage bouffi, pâleur…) et des symptômes habituels de l’hypothyroïdie. Elle semble concerner 3 à 8 % de la population générale et être plus fréquente chez les femmes que chez les hommes.

Le sélénium entre dans la chaîne alimentaire directement par les plantes qui le captent dans le sol ou par la consommation de viandes ou d’autres produits d’origine animale. Des carences en sélénium ont donc été identifiées dans des parties du monde où la teneur du sol en sélénium est notablement faible, par exemple dans les régions volcaniques. Les sols acides et la formation de complexes, fréquemment avec le fer et l’aluminium, réduisent également la captation du sélénium par les plantes, comme cela est le cas dans de nombreuses régions d’Europe. En Europe, les sols sont relativement pauvres en sélénium et il en est donc de même des apports en sélénium de l’alimentation.

Le sélénium est plus concentré dans la thyroïde que dans n’importe quel autre organe. La glande thyroïde exprime toute une variété de sélénoprotéines qui sont impliquées dans le stress oxydatif et le métabolisme des hormones thyroïdiennes. Elles jouent un rôle fondamental car elles permettent notamment la fixation de l’iode sur les hormones thyroïdiennes. Elles interviennent également dans la conversion de la T4 en T3.

Des carences en sélénium peuvent donc être à l’origine d’une baisse de la conversion de la T4 en T3 et de signes d’hypothyroïdie. Il existe une corrélation entre les taux sanguins de sélénium et d’hormones thyroïdiennes. Par ailleurs, le sélénium protège la thyroïde grâce à ses propriétés antioxydantes. D’autre part, une déficience en sélénium aggrave les effets d’une déficience en iode sur le fonctionnement de la thyroïde.

Une étude a analysé, en utilisant les données de base de l’étude longitudinale de la santé des adultes, ELSA-Brasil, l’association existant entre la consommation alimentaire de sélénium et l’hypothyroïdie subclinique. Les résultats suggèrent une association inverse entre la consommation de sélénium et l’hypothyroïdie subclinique. Mais d’autres recherches doivent confirmer ces résultats obtenus par une étude observationnelle.
Andrade GRG., Dietary selenium intake and subclinical hypothyroidism : a cross-sectional analysis of the Elsa-Brasil Study. Nutrients 2018, 10, 693.

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