Pierre Kaldy note dans Le Figaro qu’« une équipe française vient de confirmer, dans la prestigieuse revue Environmental Health Perspectives, les soupçons qui portaient sur le DEHP », un plastifiant de la famille des phtalates contenu notamment dans les rideaux de douche ou les poches de transfusion en PVC.
Le journaliste observe ainsi que cet élément, « déjà connu pour être un perturbateur endocrinien chez l’animal, […] est directement nocif pour les cellules produisant les spermatozoïdes ».
Virginie Rouiller-Fabre, de l’unité mixte de recherche Inserm/CEA/université Paris VII Gamétogenèse et génotoxicité, explique : « Nous avons mis au point la culture in vitro de testicules foetaux humains. L’ajout de MEHP, la forme circulante du DEHP dans l’organisme, provoque au bout de 3 jours la mort de 40 % des cellules précurseurs des spermatozoïdes ».
Pierre Kaldy s’interroge : « Cet effet du DEHP pourrait-il expliquer la baisse constante de la concentration en spermatozoïdes relevée dans les pays industrialisés depuis près d'une vingtaine d'années ? ».
René Habert, qui dirige l'unité Gamétogenèse et génotoxicité, répond : « Nos travaux renforcent effectivement ces soupçons. Car les concentrations en MEHP que nous avons testées ne sont que 10 à 100 fois supérieures à celles que l'on peut trouver dans l'organisme maternel ».
« En outre, nous n'avons ajouté qu'un seul phtalate alors que nous sommes exposés à des dizaines d'autres et à des centaines de polluants environnementaux »,
poursuit le chercheur, qui précise : « Nous allons pouvoir les tester chez l'homme grâce à la culture de testicules fœtaux ».
Pierre Kaldy remarque en effet que « les chercheurs ont constaté que les études sur tissus humains étaient indispensables, les effets endocriniens étant très variables suivant les phtalates et les types d'animaux testés ».

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