Anne Jeanblanc remarque en effet dans Le Point : « Le diabète de type 2 serait finalement une maladie réversible, même à un stade avancé. C'est ce que vient de prouver une nouvelle analyse de l'étude britannique DiRECT, présentée samedi au congrès de l'American Diabetes Association (ADA) à San Francisco ».
La journaliste explique que « ses auteurs, Roy Taylor de l'université de Newcastle et ses collègues, avaient déjà montré que des patients souffrant de cette pathologie depuis moins de 6 ans, qui n'étaient pas traités par des injections d'insuline, pouvaient voir leur état durablement amélioré grâce à un régime alimentaire très strict ».
« Aujourd'hui, il est démontré que leurs cellules bêta pancréatiques, celles qui produisent l'insuline chargée de faire entrer le sucre dans les cellules et que l'on croyait définitivement hors service, peuvent également récupérer », remarque-t-elle.
Anne Jeanblanc note ainsi que ces « nouveaux travaux montrent que la perte de fonction des cellules bêta pancréatiques n'est pas, non plus, irréversible. […] Les chercheurs britanniques ont réalisé un test spécifique pour but d'évaluer la réponse maximale de sécrétion de l'insuline à une administration massive de sucre (provoquant une hyperglycémie), ce qui permet d'estimer la quantité de cellules bêta encore capables de fonctionner ».
La journaliste précise que « le niveau de sécrétion de l'insuline dans cette expérience était initialement près de deux fois plus faible chez les diabétiques que chez des sujets contrôles. Mais le niveau de sécrétion de l'insuline a augmenté au bout de cinq mois de régime strict chez les patients qui ont perdu rapidement du poids – et dont le diabète a régressé ».
« Et au bout d'un an, il était pratiquement revenu à la normale. Au contraire, chez ceux qui n'ont pas réussi à maintenir la perte de poids, il n'y a pas eu de récupération de la sécrétion d'insuline », poursuit Anne Jeanblanc.
Roy Taylor observe ainsi que « ce sont de bonnes nouvelles pour les diabétiques de type 2 : il y a toujours une possibilité de retour en arrière ».
« En tout cas chez des diabétiques depuis moins de 6 ans, dont les cellules bêta sont donc toujours présentes mais devenues inactives face au «stress métabolique» qu'elles subissent. Mais le chercheur souligne que, pour arriver à ce résultat, il faut une «forte motivation» et donc se conformer durant plusieurs mois au régime alimentaire strict, très liquide et riche en protéines », ajoute Anne Jeanblanc.
Le Dr Jean-Michel Lecerf, chef du service de nutrition de l'Institut Pasteur de Lille, remarque pour sa part : « Beaucoup de malades sont motivés pour maigrir, mais tous ne peuvent suivre de tels régimes draconiens ».
Date de publication : 13 juin 2019

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