Marielle Court note en effet dans Le Figaro : « Beaucoup plus d'antioxydants et de polyphénols, beaucoup moins de résidus de pesticides, beaucoup moins de métaux toxiques et d'azote… La dernière étude publiée dans le British Journal of Nutrition souligne sans équivoque les atouts des céréales, fruits et légumes issus de l'agriculture biologique par rapport à ceux produits par l'agriculture conventionnelle ».
La journaliste précise que cette étude a été « menée par une équipe internationale de chercheurs et pilotée par le Pr Carlo Leifert, professeur d'Agriculture écologique à l'Université de Newcastle ». Ce dernier remarque que ces résultats « apportent aux consommateurs de nouvelles informations importantes par rapport à celles disponibles jusqu'à présent qui étaient contradictoires dans de nombreux cas et ont souvent été sources de confusion ».
Marielle Court souligne que cette étude, « dont l'un des mérites est d'être très complète, montre un gain moyen pour les antioxydants allant de 18% à 69%. Or on sait que ces composés présentent un bénéfice important en matière de santé, «notamment pour la protection contre des maladies chroniques telles que les maladies cardiovasculaires et neurodégénératives et des cancers» ».
La journaliste ajoute que ces résultats « montrent ensuite que la concentration en métaux toxiques détectée dans les produits bio est plus faible que dans l'agriculture conventionnelle : en moyenne de 48%. Enfin, ils concluent à un net avantage en matière de pesticide ».
Marielle Court note cependant que « l'agriculture bio n'en est pas dépourvue : les agriculteurs ont le droit d'utiliser certains produits autre que de la chimie de synthèse et les pesticides peuvent également provenir d'épandages voisins. Reste que «la fréquence de présence de pesticides détectables est 4 fois plus élevée dans les cultures conventionnelles que dans les autres», souligne l'étude. La situation la plus marquée concerne les fruits puisqu'ils en contiennent 7 fois plus que l'agriculture bio ».
La journaliste remarque que « les scientifiques comprennent assez facilement pourquoi il y a moins de pesticides dans le bio tout comme la quasi absence de cadmium. […] En revanche, il est beaucoup plus difficile d'expliquer pourquoi il y a plus d'antioxydants ».
Philippe Nicot, chercheur en pathologie végétale à l'Inra et coauteur de ce travail, indique qu’« il y a plusieurs hypothèses. L'une d'entre elles est intuitivement satisfaisante ». Marielle Court explique ainsi que « les plantes bio étant beaucoup plus stressées que les cultures conventionnelles qui bénéficient de l'aide des produits phytosanitaires, elles produiraient plus d'antioxydants pour se défendre. Ces molécules font en effet partie des nombreux composés de défense des plantes ». Philippe Nicot ajoute toutefois que « cette hypothèse ne ressort pas fortement de cette méta analyse ».
Marielle Court ajoute que « si les produits issus de l'agriculture biologique contiennent moins de métaux toxiques, les chercheurs attendent désormais des études pour déterminer les effets sur la santé ».
Carlo Leifert indique que « cette étude devrait constituer un point de départ. […] Nous avons montré sans l'ombre d'un doute qu'il existe des différences de composition entre les cultures biologiques et conventionnelles mais il y a maintenant un besoin urgent de réaliser des études d'intervention diététique humaine et de cohortes spécialement conçues pour identifier et quantifier les impacts sur la santé d'une transition à une alimentation biologique ».

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