Le bon fonctionnement du système immunitaire est dépendant, au moins en partie, d’apports suffisants en sélénium. En cas de déficiences, les réponses immunitaires innées et adaptatives sont perturbées.


Le sélénium est un oligo-élément, un nutriment essentiel, dont l’importance est fondamentale pour la santé de l’homme. Le sélénium est retrouvé dans 50 à 100 différentes protéines aux rôles très différents allant de la construction des muscles cardiaques à la santé du sperme. Il est impliqué dans la reproduction, le système immunitaire et la synthèse de l’ADN. Il a également des propriétés antioxydantes et a donc la capacité de protéger les cellules contre les lésions provoquées par les radicaux libres.


Le sélénium entre dans la chaîne alimentaire directement par les plantes qui le captent dans le sol ou par la consommation de viandes ou d’autres produits d’origine animale. La quantité de sélénium dans les aliments dépend donc fortement de la concentration en sélénium des sols.

Des carences en sélénium ont été identifiées dans des parties du monde où la teneur du sol en sélénium est notablement faible, par exemple dans les régions volcaniques. Les sols acides et la présence de fer et d’aluminium réduisent également la captation du sélénium par les plantes, comme cela est le cas dans de nombreuses régions d’Europe.

En Europe, les sols sont relativement pauvres en sélénium et il en est donc de même des apports en sélénium de l’alimentation. Les plus pauvres se trouvent principalement en Allemagne, en Ecosse, en Finlande et dans certains pays des Balkans.

On trouve du sélénium dans les oléagineux secs et, plus particulièrement dans la noix du Brésil, dans les poissons et crustacés, le jaune d’œuf, la viande, les céréales ou la levure de bière. Les apports quotidiens recommandés sont de 70 mcg et, dans un pays comme la France, 30 % des personnes en consommeraient insuffisamment.


Une sélénoprotéine est une protéine dont l’un au moins des acides aminés constituant la chaîne polypeptidique contient du sélénium, la plupart du temps sous la forme de sélénocystéine, le 21e acide aminé. Environ 25 sélénoprotéines ont été identifiées et jouent des rôles extrêmement divers et sont présentes dans une grande variété de tissus. La plupart des effets du sélénium sur le système immunitaire sont attribués à son insertion dans les sélénoprotéines.

L’importance pour le bon fonctionnement du système immunitaire de concentrations adaptées de sélénium et de son incorporation efficace dans les sélénoprotéines a été démontrée sur cultures cellulaires, sur des modèles animaux et chez l’homme. Une déficience en sélénium peut entraîner une augmentation de la vulnérabilité aux infections et aux cancers. Par ailleurs, une insuffisance d’apport en sélénium et une expression inhibée des sélénoprotéines ont été impliquées dans une augmentation des niveaux de cytokines inflammatoires dans de nombreux tissus incluant notamment le système gastrointestinal, l’utérus, les glandes mammaires.
D’autre part, les effets bénéfiques d’un statut élevé en sélénium ont été montrés dans certaines maladies virales. Quelques études n’ont cependant pas démontré d’amélioration efficace de l’activité antivirale. Enfin, les propriétés antioxydantes de certaines sélénoprotéines contribuerait à renforcer l’immunité antivirale.

Cependant d’autres recherches sont encore nécessaires pour bien comprendre le rôle joué par les sélénoprotéines dans la stimulation du système immunitaire et la réduction de l’inflammation.

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