Le Parisien fait savoir que « faisant écho à de nombreux médecins, le film « Sugarland », qui sort aujourd’hui en salles, pointe les dangers de cette substance sournoise qui se cache jusque dans les plats salés ».
Le journal explique ainsi sur une double page que « le danger se niche moins dans les petits cubes blancs au bord de nos tasses à café que dans les sirops de fructose ou de glucose ajoutés discrètement par les industriels dans tous les plats vendus en grande surface ».
Le quotidien relève que « pour son documentaire […], Damon Gameau a ingurgité pendant 2 mois l’équivalent de 40 cuillerées de sucre par jour. […] L’acteur […] prend du poids - ce n’est pas surprenant - mais perd aussi le moral - ça l’est plus ».
Le Parisien rappelle que « les médecins sont nombreux en ce moment à tirer la sonnette d’alarme sur les effets de l’accumulation de cette substance dans l’organisme. D’autant plus qu’elle provoque vite une addiction ».
Le Dr Jean-Michel Cohen, nutritionniste, souligne qu’« on sait depuis peu de temps qu’une alimentation trop riche en sucres favorise le développement de cellules cancéreuses ». Le médecin ajoute que l’« imagination [des industriels] est sans limite ! Cela peut s’appeler glucose, ou sirop de fructose. Mais aussi dextrose, ou encore malto-dextrose, voire lactose. [Le sucre] est aussi présent dans le sirop de stevia ».
Le Dr Cohen explique qu’« il permet notamment de corriger l’acidité, qui est un goût qui ne plaît pas souvent au consommateur. […] Il permet aussi d’améliorer la conservation des produits. On en retrouve pour cette raison dans les jambons en sachets. Ou dans des merguez pour éviter le développement microbien. Et même dans les soupes aux légumes ».
Le Dr Laurence Plumey, médecin nutritionniste à l’hôpital Necker (Paris), observe pour sa part que « les parents ont souvent perdu tout repère nutritionnel. Quand ils réalisent qu’une canette de soda, c’est l’équivalent de 7 morceaux de sucre, ils tombent des nues. Ils en sous-estiment complètement les dangers ».
La spécialiste indique que « pour certains, c’est un peu le remède à tout : à la moindre contrariété de leurs enfants, au moindre bobo, ils sortent la barre chocolatée, le bonbon, le paquet de biscuits au lieu de donner des fruits ou un laitage. C’est préoccupant. Car aujourd’hui les enfants en absorbent en moyenne 2 à 3 fois plus que nécessaire ».
Le Parisien ajoute que « les spécialistes estiment aussi que l’épidémie de diabète, qui concerne maintenant 3,5 millions de personnes en France, est liée à cet excès. De même, il expliquerait la progression spectaculaire de la maladie du foie gras non alcoolique, la Nash ».
Le Dr Cohen remarque en effet qu’« alors que les recommandations nutritionnelles sont de 50 g maximum de sucre par jour pour les femmes et de 60 g pour les hommes, nous en consommons le double ».
Le quotidien souligne enfin que « le film et les médecins accusent clairement les industriels de nous en faire manger à notre insu. Ce que nie l’Association nationale des industries agroalimentaire (Ania) », qui réagit : « L’ajout de sucre est visible dans la liste des ingrédients. Et la teneur en sucres ajoutés est indiquée dans le tableau nutritionnel ».
L’association évoque « trois chartes d’engagement collectives de réduction des teneurs en sucre, pour les compotes, confitures et fruits au sirop, jus et nectars, boissons rafraîchissantes sans alcool, charcuteries, biscuits et gâteaux ».
La Croix consacre aussi deux pages et sa Une aux « dessous du sucre ». Le journal s’interroge : « Le sucre est-il vraiment un poison ? », et explique que « de façon visible ou cachée, le sucre est très présent dans notre alimentation. Certains spécialistes affirment même qu’il peut provoquer une addiction ».
Le quotidien cite notamment Philippe Reiser, directeur scientifique du Centre d’études et de documentation du sucre (Cedus), qui déclare qu’« au total, 90% du sucre vendu aux industriels est utilisé pour des produits sucrés et seulement 10% pour des produits salés. On trouve 0,5% de sucre dans les jambons ou 0,3% dans la bière ».
De son côté, Serge Ahmed, directeur de recherche à l’Inserm et à l’université de Bordeaux, remarque qu’« ajouter du sucre donne un goût plus agréable. Mais en agissant ainsi, on va provoquer un mécanisme de conditionnement du consommateur qui, sans même se rendre compte, va voir activer des mécanismes neuronaux de circuit de la récompense, qui vont ensuite provoquer une attirance spontanée pour ce produit ».
Date de publication : 24 Janvier 2018

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