Martine Perez rappelle dans Le Figaro que « selon une étude menée par le Cecos (Centre d'étude et de conservation du sperme), le nombre moyen de spermatozoïdes par millilitre de sperme serait passé, en 20 ans, de 80 millions à 60 millions aujourd'hui. Comment expliquer ce phénomène (que certains contestent) ? ». La journaliste indique que « lors du congrès européen de reproduction humaine et d'embryologie, à Londres, plusieurs hypothèses ont été formulées pour expliquer cette évolution : en particulier le tabagisme féminin et le petit poids de naissance ».  
« Le fait de fumer entraînerait, par le biais du monoxyde de carbone, une asphyxie transitoire du fœtus qui altérerait les organes les plus fragiles, notamment ceux de la reproduction. De même, le petit poids de naissance […] perturberait le développement fœtal », observe Martine Perez.
La journaliste explique que des chercheurs australiens « ont mené une enquête à long terme : ils ont enrôlé 2.900 femmes enceintes, les ont interrogées avec minutie sur leur mode de vie, ont examiné leur progéniture pendant la grossesse puis régulièrement pendant l'enfance et enfin ont évalué le spermogramme des garçons à plusieurs reprises entre 20 et 22 ans ».  
Martine Perez précise que « 423 jeunes hommes de ce groupe ont bénéficié à l'âge adulte, d'un bilan complet pour mesurer le volume testiculaire, l'analyse de la quantité et de la mobilité des spermatozoïdes ». La journaliste constate qu’« environ 1 jeune homme sur 6 dans ce groupe présente des anomalies du spermogramme, avec un volume séminal insuffisant, un nombre de spermatozoïdes en dessous des normes et une mobilité insuffisante, selon les critères définis par l'OMS. Un quart des jeunes gens avaient des spermatozoïdes présentant des anomalies morphologiques considérées comme inacceptables ».  
Martine Perez note que « quand les chercheurs ont ensuite recherché des corrélations entre différents paramètres de la grossesse de la mère et les anomalies du spermogramme, ils ont découvert que deux facteurs en particulier étaient associés à une moins bonne qualité de sperme : le tabagisme maternel et le retard de développement intra-utérin ».  
« De même, le fait d'avoir une croissance fœtale retardée est associé à un risque accru d'anomalie spermatique. Enfin, des troubles de la croissance pendant l'enfance sont aussi associés à des troubles du développement testiculaire », continue la journaliste.
Le Pr Roger Hart, principal auteur de ce travail, souligne donc que « pour atteindre l'âge adulte avec une bonne fonction testi­culaire, un homme ne devrait pas être exposé in utero au tabagisme maternel, devrait avoir une bonne croissance in utero, mais aussi dans l'enfance et l'adolescence, ne devrait pas être en surpoids, et lui-même en tant qu'adulte ne devrait ni fumer ni se droguer ».

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