Chez des personnes âgées, une faible consommation d’iode serait associée à un accroissement du rétrécissement du volume cérébral qui peut intervenir avec le vieillissement. Un apport suffisant en iode est indispensable au bon fonctionnement de la glande thyroïde et à la sécrétion des hormones thyroïdiennes dont elle fait partie intégrante. Et les hormones thyroïdiennes semblent jouer un rôle dans les processus cognitifs. Par ailleurs, différentes structures et systèmes du cerveau semblent être affectés par une déficience en iode et notamment, des zones cérébrales telles que l’hippocampe, des microstructures telles que la myéline ainsi que des neurotransmetteurs. Ces altérations sont susceptibles d’altérer la cognition. Cependant, on ne sait pas, si ou de quelle façon, différents niveaux d’apports alimentaires en iode, tout au long de la vie, peuvent avoir une influence sur les fonctions cognitives et la santé cérébrale.

L’OMS, l’Organisation Mondiale de la santé, considère la déficience en iode comme la cause la plus importante de dommages cérébraux qu’il est possible de prévenir.

La majeure partie des aliments, en dehors de ceux issus de la mer, ne contiennent que très peu d’iode. On retrouve les concentrations en iode les plus élevées dans les huîtres, les moules, les crevettes, les homards, les langoustes et les poissons d’eau de mer. Le lait et les produits laitiers ainsi que les œufs sont devenus, dans les pays industrialisés, des sources d’iode en raison de l’utilisation de compléments alimentaires riches en iode et/ou de la contamination de la chaine alimentaire par des substances iodées.

Les insuffisances d’apports en iode sont fréquentes, y compris, dans les pays développés.

Des chercheurs[1] ont obtenu des données sur l’alimentation globale de près de 900 personnes initialement enrôlées dans The Lothian cohort study 1936 en Ecosse. Ils ont également recueilli des informations sur leur cognition, l’hippocampe et les volumes de tissus cérébraux normaux et anormaux. Ils ont étudié la structure du cerveau et les capacités cognitives de personnes évitant de consommer des aliments riches en iode ou en consommant peu et l’ont comparée avec celles ayant une consommation élevée d’aliments riches en iode comme le poisson ou les produits laitiers.

Les chercheurs concluent de cette analyse de données provenant d’une cohorte de personnes âgées écossaises que peu d’entre elles ont une consommation très élevée ou très faible d’aliments riches en iode. Par contre, ils ont constaté qu’une faible consommation d’aliments riches en iode était associée à un rétrécissement plus important de leur volume cérébral. Ils pensent que cette hypothèse devrait être explorée plus avant de façon à définir des recommandations appropriées.
[1] Valdes DC et al. , Dietary iodine exposure and brain structure and cognition in old people. Exploratory analysis in the Lothian birth cohort 1936. J Nutr Health aging 2017 ; 21(9) : 971-979.

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